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Canard flottant dans la tempête
23 octobre 2009

mon bateau vraiment ivre

accepter sa folie, douce ou dure... avec ses désagréments.

la descente a commencé, doucement. mes proches s'en effraient, ils disent que je divague. même les plus ouverts d'esprit. la clarté de mes propos ne leur est évidente que lorsque je parle de choses très éloignées d'eux. à l'approche de mes pas, ils prennent peur, brandissent leur raison comme un bouclier sur lequel se crisper et nient l'évidence.

"deux morceaux de bois qui flottent se rencontrent sur le vaste océan et l'instant d'après se séparent." les coups de pieds qu'il me font ainsi m'éloignent et je m'en vais, petit à petit, flotter ailleurs. de toute façon, je ne sais plus si je les aime. mes plus chers amis ne sont plus, ils ont rejoint le monde des souvenirs et précautionneusement, je me tiens à bonne distance d'eux, par crainte de ne plus avoir personne à aimer. l'armée de fantôme ne m'a jamais tant plu, ce musée poussiéreux de ma mémoire gagne en précieux.

la fac s'éloigne aussi. je n'y ai mis les pieds que trois ou quatre fois depuis la rentrée, dont deux la semaine de la rentrée. je n'ai toujours pas de directeur de recherche. pourquoi ne pas chnager de sujet ? de toute façon, rien n'a été validé. pourquoi ne pas plonger dans la folie de mallarmé, qui pourrait mettre un grand coup d'accélérateur à la mienne ?


j'ai besoin de ces pages, tout décousu soit ce carnet, besoin de ce blog pour fixer quelque chose. d'un moment à l'autre, je peux perdre l'équilibre précaire qui est le mien... bientôt je n'aurai plus personne à qui écrire. la percée dans le chaos n'est pas chose aisée. même ce n'est vraiment difficile que si l'on se crispe sur ses catégorie. ne pas courir contre soi-même. apprendre à ne plus penser. ne faire plus qu'un à travers le brouillard de la rive. (misère générationnelle d'avoir intégré l'impératif de conformité...)

des objets qui m'entourent, je me suis aperçue qu'ils étaient pour la plupart chargés de quelqu'un d'autre. le mana dont parle mauss devient de plus en plus perceptible. oh, c'est mignon, chez moi, ce n'est pas cela le problème, mais j'ai toujours été trop pauvre pour m'acheter des choses. alors du coup, je vis dans l'influence perpétuelle des autres. j'aime plus que jamais mes livres, pour lesquels je me suis parfois privée de nourriture. ils contre-balancent. je comprends mieux l'intérêt de brûler se vêtements quand on franchit un cap. ils va vraiment falloir que je repeigne les murs, aussi, avec des couleurs utiles : aubergine et vermillon, vert pomme. faire le nid mien, comme une capsule de protection. si le monde vient me débusquer jusque chez moi, alors je me retrouve bloquée dehors et donc je ne sors plus du tout. il faut que je distingue précautionneusement l'intérieur et l'extérieur et cela, au plus vite ! ainsi je serai programmée pour atténuer la folie dehors, ce qui me permettra peut-être de ne pas exprimer de folie dehors. ou en tout cas de ne pas trop l'étaler. histoire de pouvoir garder mon boulot... je me demande jusque quand je vais pouvoir gérer ma famille.

tout s'éloigne, tout dérive. je plonge droit devant. plus ça ira et plus je bousillerait la phrase. om.

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