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Canard flottant dans la tempête

13 novembre 2009

climax

ouh là là, ça monte, ça monte beaucoup. un tournant insoupçonné, la lune noire apporte ses flots, ses marées. ça monte la panique, comme un orgasme, insupportable et délicieux sombrement. ça fait des bulles dans ma tête, ça monte encore, il est où le sommet ? je vois des syntagmes partout. l'arbitraire du signe disparait, enfin je suis plus sensible aux couleurs des lettres, à cette alchimie bizarre parce qu'invisible et mouvante. M. M m'obsède. la terre la boue, "mud". suis-je en train d'exploser ? non, j'implose. le contre-coup des visions.
un point stable sur du sable. les annagrammes ratés.

"emma bovary" = "madame bovary" - "de". soit "emma de bovary" sans la particule.
"fertile" = "stérile" si la langue fourche. de la femme au serpent, au sphinx. merci, grand Charles.

angoisse. confusion. trépignement. agitation.

je ne désespère pas d'accéder bientôt au verbe. les cours de grammaire auxquels j'assiste n'arrangent pas les choses. révélation hier de l'indicible point de départ du processus. l'indicible nouveau-né. putain, comment elle fait, la prof, pour avoir cela aussi clairement à l'esprit et ne pas imploser comme je le fais ? comment elle entend ?

suis allée au musée ce week-end. j'ai contemplé le coq de matisse. une merveille prodigieuse. on se perd dans ses allées comme dans les yeux d'un ruisseau. j'ai bu les couleurs, je n'en suis pas repue ; j'ai soif de les produire en mots. si seulement je pouvais m'engager sur ce chemin.
suis-je bête ! c'est là que j'erre !

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2 novembre 2009

nuit du 31 octobre au 1er novembre...

j'ai un peu tardé à me mettre devant mon clavier, trop faible pour cela. il a fallu qu'une amie vienne me voir, à grands renforts de... lait concentré sucré et de vin (^ ^) pour que je commence à me remettre de la petite expédition annoncée récemment. après coup, je me dis que la terreur était telle que j'ai marché à la panique, comme anesthésiée tellement j'avais la trouille. sur le coup, je ne m'en suis pas rendu compte mais j'ai continué de trembler tout le dimanche.

bon, ça a commencé à l'arrêt de bus. j'étais occupée à me débarrasser d'un vieux monsieur présentant d'évidents signes d'ébriété tels qu'une haleine fétide, des propos incohérents et une certaine tendance à la tactilité. ce monsieur voulait m'inviter chez lui. il commençait à argumenter, et les mystères de sa logique lui faisaient dire, pour mieux me convaincre, sans doute, d'accepter son offre, qu'il aimait la bière, lui, en ces termes : "moi, j'aime la bière !" quand une famille nombreuse est arrivée - 2 parents, 3 filles de moins de dix ans, 1 petit garçon dans sa poussette et 1 foetus dans le ventre (on dit foetus quand ça commence à ressembler à un ballon de foot ?). et toute la petite famille va à la pizzeria. le mâle dominé essaie de faire dire à son petit ses premiers mots ; "papa" ou "maman", ça manque cruellement d'originalité, pour lui, ce serait bien que ce soit : "allez l'OL !". le petit dans sa poussette fait son bernardo, regard hagard - comprend-il déjà la bêtise profonde de son géniteur ? le mystère planera... quoique si j'avais été ledit géniteur, à voir le regard dubitatif de son rejeton, j'aurais pris ça comme un affront. les filles, en tout cas, entament en choeur : "allez l'OL !". un peu plus loin, dans le bus, je croise un élève du lycée où j'avais été embauchée comme pionne et où l'on m'a remerciée juste avant la fin de ma période d'essai pour des raisons qui encore aujourd'hui m'échappent - de toute façon, ils avaient tous un balai dans le cul... un élève donc, et pas n'importe lequel, celui qui avait vomi sur sa prof de français lors de la représentation d'une merveilleuse pièce  sur la déportation, en polonais surtitrée, sortie à laquelle je m'étais portée volontaire évidemment... rien que de voir sa gueule, ça m'a rappelé que ma vie était déjà chaotique et finalement, ça m'a donné du courage. il me demande où je vais. je lui dis "dans les bois".

ensuite, j'ai fait le guide touristique pour des passants qui me soutenaient que 999 était le chiffre du diable et juste après, j'ai terrifié un habitant du village qui avait ouvert sa porte pour des gamins déguisés en loup et en je sais plus quoi, halloween oblige, en lui demandant mon chemin ("c'est où, le chemin qui va vers le bois ?"). je me suis trompé de bifurcation, j'ai rebroussé chemin un ou deux kilomètres plus tard et évidemment, il fallait prendre par le cimetière. en arrivant au cimetière, grosse claque esthétique. devant moi, droit devant, un bois qui se dessinait, haut, compact, en ombre chinoise sur le ciel nuageux, éclairé par la lune presque pleine, pile au dessus du bois. devant, le silence, quelques oiseaux de nuit chantant de temps à autre. derrière moi, la vallée de la saone embrumée, baignant dans la lueur jaunâtre des lampadaires, les voitures, les trains, les monts très hauts et les maisons toutes petites, à tel point qu'on se demande comment des gens peuvent y vivre sans étouffer. j'ai commencé à marcher vers le bois et... comme les chemins semblent petits, entre les arbres.

j'y suis restée quelques heures, trois ou quatre, jusqu'à ne plus avoir peur. ensuite, je suis repartie, mais il était encore bien trop tôt pour prendre un bus. je voulais repartir à lyon à pieds mais ça faisait vraiment loin et mes pieds étaient tout engourdis par le froid. finalement je me suis installée sur un banc, près de la rivière, et j'ai essayé de dormir. l'ennui n'est pas vraiment un problème dans ces cas-là, les idées fusent ou plutôt elles se diffusent sur chaque perception.

au petit matin, j'ai attendu à un arrêt et finalement, je suis rentrée chez moi vers 9h, 14h après mon départ. la conclusion de ce périple est cinglante.

j'ai encore beaucoup de signes à éclaircir - grosse frustration ; les rêves des autres me sont très facilement interprétables, mais les miens présentent toujours cette opacité vexante... juste parce que c'est les miens ! ça va me demander encore beaucoup de travail. l'avantage de ce que je suis allée chercher, c'est qu'on court-circuite en agissant ainsi le fonctionnement normal, comme en posant des questions directeemnt à son inconscient. apparemment, je ne suis pas prête encore à tout comprendre. cependant, il y a quelque chose que j'étais apte à entendre et c'est entendu : il faut que je vive seule. j'ai donc rompu dès hier soir un lien qui dure depuis longtemps, trop longtemps, avec un vampire. il était la demeure ; j'étais la demeurée. une sorte de filet de sauvetage, un appui trop solide. il possède tout de ma vie et sortir de cette relation, c'est un peu repartir à la conquête de ce que je suis. recréer ce qui a été mangé. retrouver mon ombre. ce qui me permettra au passage d'emprunter la voie qui m'appelle depuis le début, celle du milieu, ni noire, ni blanche. les chemin  qu'il me faisait emprunter devenaient trop sombres, bien trop sombres. merveilleuse amie, celle qui m'a apporté du lait et du vin !! voilà exactement mon programme.

le lien entre la peur et le désir s'éclaircit ; au fond, la peur n'est qu'un genre du désir, tension de l'être tout entier vers ce qui est absent, à savoir la douleur. distinguer avoir mal et avoir peur constitue ici un préalable ; quand j'ai  mal, fondamentalement, je n'ai pas peur, c'est comme désirer un plaisir et être dans ce plaisir, la sensation physique n'a rien à voir. il faut que je forge des mots pour que ce soit plus clair, un mot pour le désir en tant que tension vers l'absent et un hyponyme signifiant le désir au sens restreint de ce que l'on se représente comme un plaisir absent, un autre hyponyme pour ce qui est du bien absent et un autre pour ce qui est de l'utile absent - voire du beau absent, peut-être. ces sensations diffèrent, je le sens, mais les mots manquent.

c'est la grande leçon, paradoxale, de cette virée : l'homogénéité du monde. ce qui a de l'importance n'est que projection du soi dans le monde. tout est plat mais l'oeil est difforme et sa difformité crée des monts et des crevasses là où il n'y a que rectitude. retrouver son regard de nouveau-né (l'enfant non, l'enfant est déjà trop vieux, déjà vicié) permet de voir le monde tel qu'il est et depuis la nuit de samedi à dimanche, j'en ai une intuition plus solide :  le monde est tout plat, indifférent, indistingué. voilà le chaos auquel je veux toucher. j'en ai eu un aperçu. tout est plat et tout est changeant. identité et valeur n'y ont pas leur place. j'ai encore les yeux trop difformes pour avoir accès au chaos mais j'ai une idée du chemin à emprunter pour parvenir à cela. donc : feu !

autre effet bénéfique de la rupture - ni amoureuse, ni amicale... ne ne sais pas vraiment la qualifier... - : j'ai plein d'idées de textes. ça explose. j'ai avancé considérablement dans mon rapport aux mots.

un nouveau cycle commence. j'espère qu'à sa fin, l'ambiguité que je perçois encore aura disparu, dans ce sens qu'elle n'aura plus de sens. il faut que je me défasse des catégories, que j'abolisse le dessin des concepts, et peut-être même des choses elles-mêmes.

 phoenix_vainquant_le_serpent_sur_les_eaux

31 octobre 2009

départ

ça y est, je suis prête. je vais dans la forêt. à plus tard !

31 octobre 2009

jalouse

la jalousie, ou l'art de se torturer avec ce qu'on ne possède pas.

30 octobre 2009

ascenceur de la peur

les choses prennent toujours le temps de bien s'installer avant de se laisser remarquer... ainsi, je constate une peur saisissante, croissante, envahissante. je vois à longueur de temps les gens qui m'entourent - et les gens qui s'entourent, d'ailleurs - se faire violence pour assouvir leur besoin de domination... des petites choses, tout cela sont de petites choses, à ce point que souvent on passe à côté.

par exemple, une connaissance m'appelle en début d'après-midi. il a besoin d'une connection internet pour voir un truc. je lui dis qu'il peut passer. un quart d'heure plus tard, il arrive. mon appartement a bien changé depuis la dernière fois qu'il est venu, j'ai récupéré plein de meubles qui me sont utiles et qui améliorent considérablement mon quotidien. il trouve que c'est bizarre comme ça. je n'ai plus de café, je lui propose du thé. "tant pis" me dit-il. la connection rame un peu, il critique l'ordinateur. en vingt minutes, le renseignement est obtenu malgré tout. "tiens, tu connais pas ça ? va voir sur deezer, c'est vachement bien", et puis youtube, etc. pour ne pas le mettre dehors en lui disant que j'en ai rien à cirer et que là, il commence à me gonfler sérieusement, j'essaie de la jouer plus subtile et je parle de moins en moins, je lui dis que j'ai du boulot à faire, j'arrête de resservir du thé. il est parti une heure et demie plus tard, la porte est restée ouverte pendant un quart d'heure pour qu'il finisse ce qu'il avait à dire - c'est-à-dire rien - sur le pallier. en m'allumant une cigarette après son départ, je constate qu'il m'a piqué mon briquet.

insupportable, soit. mais au delà de ces manques de tact à répétition, doublés d'un sans-gêne et d'une certaine tendance à s'écouter parler (en trouvant ça fantastique), ça me dérange beaucoup. que je lui rende un service, ok. il aurait pu apporter quelque chose pour signifier cela concrètement mais bon, ces choses-là se perdent... ce qui me pose vraiment problème, c'est cette tendance à tout critiquer. déjà, mon appart est beaucoup mieux comme ça, il faut vraiment être con pour ne pas s'en rendre compte. mais même si ce n'était pas le cas, le dire est blessant. puisque c'est moi qui ai arrangé la déco, puisque c'est moi qui y vit, c'est comme s'il me critiquait sur ma personne, directement. de même, le tour de ronde en arrivant n'était pas franchement nécessaire, comme une inspection. ensuite, sa musique, sa culture, je ne les connais pas - normal, qu'il connaisse plus de musiciens, il a vingt ans de plus que moi et il passe tout son temps à ça - mais me faire sentir si lourdement mon manque de culture, me forcer à écouter, à voir SES trucs à lui... on dirait la république française apportant une culture à ces pauvres petits noirs et bicots qui n'en avaient pas avant, effectuant à cette occasion un grand tabula rasa ! heureusement, nous les avons colonisés !! c'est vraiment du même ordre, gros sabots et compagnie viennent vous apprendre des choses sans vous lasser dire quoi que ce soit. et il faut dire merci. merci de m'écraser sous le poids de ta connerie.

dans ce genre de situation, je me sens comprimée, compressée, comme si on m'appuyait sur la tête en me baillonant. comme le héros d'orange mécanique, les yeux ouverts de force à regarder des vidéos.

mieux vaut donc ne plus mettre le pied dehors, tant que je n'aurai pas résolu ce problème de peur. c'est très désagréable, l'impression qu'on vous tue dès qu'on vous parle.

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27 octobre 2009

mythologies personnelles

notes prises dans un autres blog... que je finis d'enterrer en rapatriant cette publication.

Le concept de mythologie personnelle constitue la base de mon travail permanent de lecture des comportements. Il constitue à mes yeux la clef de compréhension d'un individu dans ses démarches, dans ses tiraillements, dans ses aspirations, dans ses contradictions. Certaines observations liées à la programmation neuro-linguistique recoupent cette notion et plus particulièrement le principe suivant : "la carte n'est pas le territoire". Il s'agit en effet d'une dissociation du même ordre, qui consiste à séparer l'être de la représentation qu'il se fait de lui-même.

 

  Le constat premier est évident, c'est que souvent, quand on demande à quelqu'un ce qui est important pour lui et où il veut aller, il donne une réponse x, qu'il soutient et justifie rationnellement mordicus. Par contre, si l'on observe très attentivement cette personne, on s'apercevra rapidement qu'elle enfreint ses propres règles à longueur de journée, développant un comportement y, qui transparait à l'étude de ses prises de décisions. En d'autres termes, je dis que je vise x mais au fond de moi, je veux y ; intellectuellement je sais que c'est x qui représente le meilleur des choix possibles mais je vais opter pour y parce que de façon primitive, c'est là que se situe mon véritable désir. Ou encore, je dis que je suis x mais en fait, je ne peux être que y. Parce que c'est une évidence, très précisément, on ne prend, en général, pas la peine de se pencher assez longtemps sur cette question ; c'est là pourtant que se trouve la clef.
  Ce que j'appelle clef, c'est le code d'accès à la carte de l'autre, autrement dit, le principe de conception du monde propre à cette personne. Autre principe lié, pour que ça marche, il faut admettre qu'à chaque instant, quand nous regardons le monde qui nous entoure, nous opérons une lecture essentiellement sélective, ce tri ayant pour but de conserver l'unité du regard et, à travers elle, l'unité et de l'être, et du monde. En brisant cette unité, il y a de fortes chances que l'on aboutisse à une grave crise existentielle, comparable à celles que peuvent traverser les jeunes schizophrènes ; l'effondrement du monde et du soi. C'est pourquoi, par précaution, mieux vaut réfléchir à deux fois avant de dévoiler à quelqu'un sa clef... sinon : ......!!!



Heureusement pour la cohésion des êtres, de nombreuses défenses sont mises en oeuvres pour éviter ce clivage, le porteur de la parole (appelons-le "le diseur de quatre vérités") étant en permanence inclus dans la carte du mythologiste surpris. On assiste alors à des scènes de ménage très cocasses, quand le diseur de quatre vérités, pris d'un accès de mégalomanie puissant, se croit à coup sûr plus fort que la capacité de l'autre à se voiler la face. Celui-ci nie, dénie ce qu'il appelle des élucubration et accuse vivement son interlocuteur de délire, etc. Ceci s'appelle la mauvaise foi - clef de voûte de chacun d'entre nous.
  La mythologie personnelle, pour en revenir à elle, se constitue donc paradoxalement au niveau de l'intellect. A l'adolescence, chacun se retrouve confronté à toute une série de questions existentielles dont les pivots sont les interrogations suivantes : qui suis-je ? qui suis-je dans le monde qui m'entoure ? Et, comme l'adolescent est par définition un être jeune, n'ayant que peu accompli (d'autant que la crise résultant de l'émergence de ces questionnements produit un effet de tabula rasa, de remise des compteurs à zéro, niant le passé dans sa quasi-intégralité), vient la question salvatrice : qu'est-ce que je veux devenir ? soit : qu'est-ce qui est important pour moi ? Les réponses se forment dans une grande diversité d'un individu à l'autre - ou alors, c'est la victoire de la pensée unique -,  en fonction des possibilités qu'il est capable d'entrevoir, de son éducation, de ses expériences... L'impression de rupture n'est donc qu'une illusion, l'être créé ne pouvant être entièrement neuf. Cependant, si cette réflexion s'accompagne d'une démarche d'ouverture au monde et de découverte de ce qui est radicalement autre, les possibles se multiplient et l'originalité des réponses peut atteindre un stade étonnant. S'engage dès lors, quelle que soit la radicalité ou la conformité du nouveau parti pris, une lutte de tous les instants entre les anciennes aspirations et les nouvelles. Cette lutte dure, selon mes déductions, jusqu'à ce que l'être sache identifier exactement ce qui l'animait auparavant et qu'il se convainque profondément que son choix est le plus avantageux.
  Durant cette intervalle, qui peut durer toute la vie, c'est la lutte et la contradiction qui gouvernent. Voici une brillante illustration de cette lutte :



 


Ce qui paye tout de suite, n'est-ce pas l'image même de la satisfaction immature ? Ainsi, untel qui prône une vie saine justifiera de façon étrangement complexe et élaborée son tabagisme, unetelle qui lutte contre l'impérialisme se trouvera mille excuses pour ne pas se renseigner davantage sur les structures dont elle est cliente ou employée (et qu'ainsi elle soutient), le Dom Juan sur l'âge dénigrera la nouvelle génération pour son manque de discernement et sa futilité afin de sauver son identité de séducteur (ce n'est pas qu'elles me refusent, c'est que c'est moi qui n'en veux pas !), le capitaliste pratiquera la charité en expliquant que sa réussite n'induit pas la défaite des autres, etc.
Comprendre la mythologie personnelle d'un individu, c'est pénétrer son discours, sa grille de lecture du monde, les principes qui dirigeront son appréhension de tous les évènements dans lesquels il pourrait être impliqué. Passer outre la mythologie personnelle d'un tiers (c'est-à-dire finalement, être capable de la formuler comme telle), c'est corriger sa propre carte de la personne en question et pouvoir l'aider à coincider avec sa mythologie, dépassant ainsi le monde de la pure projection pour aboutir à la cohérence. Par ailleurs, cette cohérence est la condition nécessaire - et suffisante ? - de l'efficacité dans la réalisation du projet. Souvent, face à nous-mêmes, nous modifions ce projet, car cela induit également de percevoir les aspects négatifs du choix mais sans la pourdre dorée qu'instinctivement nous jetons sur elle (héroïsation, dédramatisation des dommages co-latéraux, etc.).
  Comment ça marche ?


Principe de subjectivité absolue : nous n'avons nous-même accès au monde que par la carte.
Principe de binarité : la neutralité est impossible, la subjectivité absolue (cf Principe de subjectivité absolue). L'absence de projet est un projet... à part entière. En d'autres termes, la perception de mythologies personnelles ne constitue qu'une grille de lecture de l'être, mais elle couvre l'ensemble des possibilités.
Principe de limitation : bien vérifier que le meilleur choix selon la mythologie personnelle constitue une option réalisable et envisageable raisonnablement.
Principe de l'As : si la clef d'un autre ne fait pas partie de nos propres conceptions, de nos propres possibles, elle est introuvable. (application du Principe de limitation à l'observateur)
Principe de Neptune (cf découverte de l'existence de cette planète à partir des prévisions de l'orbite d'Uranus) : procéder par déduction, recoupements, comparaisons constitue le meilleur moyen d'aboutir à une carte efficace, puisque cette démarche donne accès aux décisions les mieux voilées et donc les plus profondes.
Ne jamais se fier aux discours mais les prendre en compte comme témoignages descriptifs de la carte (le discours est le premier degré ; l'observation en constitue un deuxième degré, soit un métadiscours possible, entre autres).
Le dévoilement est douloureux, c'est pourquoi nous nous en protégeons sans cesse ; il intervient émotionnellement comme la sensation d'un échec ou d'une tromperie de grande envergure auxquels rien ne peut nous préparer. C'est un acte personnel, dont les déclencheurs peuvent toutefois être de nature exogène.  On appelle lucidité la capacité d'un être à produire des déclencheurs endogènes.
Métamythologie : seul le dévoilement permet d'améliorer l'efficacité de la réalisation. Il crée toutefois un nouveau niveau de mythologie, lié à l'expérience du dévoilement, surtout si celui-ci a été de nature endogène. C'est pourquoi il faut considérer la mythologisation plutôt que la mythologie, qui n'en est que le résultat formé, comme l'écriture se distingue du récit.

27 octobre 2009

revirements

ça fait partie du jeu, j'imagine. tout d'un coup, plus rien. tout est redevenu calme et lisse, terriblement rationnel. les choses ont glissé, elles sont revenues sur le rail de la stricte raison. soudain, me voilà qui pense à la fac, à l'argent,  à la politique, à toutes ces choses évanouies. je sais même quel jour de la semaine nous sommes !! bizarre.

pourquoi ? l'influence du "Frisé" (comme l'appelait mon ancien proprio... ha ha ha, il en avait de bonnes, ce vieux briscard) ? j'aurais pas dû coucher avec lui. mauvaise nourriture. dommage qu'il soit campé sur des positions aussi obtuses, il pourrait faire des choses très chouettes. soudain, j'ai l'impression d'être assise à la table du chapelier toqué. je regarde les gens, discute avec eux et dépèce tout avec cette lame de la logique. impitoyable, froide. ils sont tous fous. complètement tarés. moi aussi certainement.

pour revenir sur "mérite de merde", au final, c'est pas plus mal ; ceux qui résisteront à ces influences morbides n'en seront que plus vivants, plus déjantés. j'annonce un grand délire collectif du côté de la création dans les dix années à venir. contre le règne de la raison, les rescapés seront des vrais de vrais. attention toutefois aux intrus...


la page : un couloir plein de portes, j'ai trop peur de me tromper, je ne sais pas laquelle ouvrir. la nouvelle n'est toujours pas retouchée et me désespère. non, pas de désespoir, même pas et c'est bien cela qui m'effraie. une indifférence totale.


enfin, il fait beau aujourd'hui et la fenêtre m'offre une lumière très agréable.

26 octobre 2009

nouvelle...

putain, fait chier, saloperie de putain de bordel de merde.

j'arrive pas à la retoucher, cette nouvelle.

24 octobre 2009

Camping... fin octobre ! et alors ?...

ça fait déjà un moment que ça me tarabuste... ça y est, c'est décidé, samedi prochain, je vais passer une nuit dans la campagne, toute seule. le lieu n'est pas encore défini mais j'ai une zone géographique bien en vue et donc je prends mes cliques et mes claques et je m'en vais avec quelques vivres mangeables, buvables et fumables, sans oublier mon sac de couchage passer une nuit au frais (et, je l'espère, au sec... ^^) dans les bois.

pourquoi, me direz-vous ? besoin de me ressourcer ou je ne sais quoi ? pas du tout. enfin... pas vraiment. dans le noir, dans le froid, le but est d'y placer mon corps, alors que mon esprit y demeure déjà à moitié. le placer dans un lieu de peur, de sang, d'instinct, face aux animaux, à l'obscurité, pour faire revivre matériellement les affres de l'ombre. dans le noir, nos craintes prennent une forme étonnamment concrète... nous serons d'ici là en gibbeuse ascendante donc ce ne sera pas l'obscurité totale mais la lumière argentée de la lune ne devrait pas perturber mon séjour, bien au contraire.  je nourris quelques espoirs de pouvoir parler plus clairement avec la dame du puits, celle qui m'est apparue il y a peu... elle pourrait me révéler mon nom, du moins je l'espère. cette nuit pourrait être celle de la conversion totale de mon être, comme un point de non retour qui étoufferait totalement la pensée.

de ce point de vue, j'ai constaté avant-hier que je commençais à cesser de penser. la machine marche toute seule, perturbée à peine par quelques commentaires, de plus en plus rares. je deviens peu à peu semblable à une coupe vide, un pur réceptacle de mes perceptions. il faut croire que j'ai enfin réussi à accepter mon inconscient et que je lui laisse les rênes. bon, évidemment, je n'ai pas totalement cessé de penser, je ne suis pas dans le coma mais c'est plutôt comme si tout avait cessé de faire l'objet d'une discussion ou d'une distraction. les contradictions s'amenuisent, je suis en permanence attentive et concentrée. le passé s'éteint dans un grand éclat de rire, je sens que c'est un chant du cygne et soudain je suis contente d'avoir collecté mes états d'âme ridicules depuis longtemps. - c'était joyeux, finalement...- ces écrits me seront précieux si tout cela aboutit comme je le crois à une sorte d'amnésie. par déduction, je pourrai reconstituer le chemin parcouru.

écrire devient un moyen de développer un discours, une pensée qui d'elle-même disparait. un moyen de mettre en route la machine de l'introspection - mais qu'y a-t-il encore à introspecter ? les choses deviennent plus claires. plus besoin de me définir, de me catégoriser à travers des types, des vêtements, je peux être au monde un caméléon, je m'en fous. tout ce que je veux savoir, c'est mon nom. et la capacité de nommer le monde. revenir à une efficacité du langage. à une parole signifiante. c'est tout au fond, la parole de la dame du puits que je dois aller chercher.

bon, il faut que je finisse cette nouvelle. si je ne la retouche pas maintenant, je ne serai peut-être plus capable d'en faire quelque chose de chouette et de précis. description du fil de la mémoire. de l'introspection... j'en ai encore des souvenirs précis, le cap n'est pas encore franchi.  à bientôt !

23 octobre 2009

buveurs de lait, d'eau, de bière

le buveur de bière n'a plus la force d'affronter, il expédie ses ennemis trop puissants par artifice.

le buveur d'eau reste vigilent, il est aux aguets, fort et indépendant ; il tiendra tête à ses ennemis.

le buveur de lait sait qu'il n'y aura pas d'ennemi et qu'il peut se permettre ce luxe que l'on nomme tendresse. il possède ce trésor que le buveur d'eau recherche encore ; que le buveur de bière pleure pour n'avoir pas su le garder.

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