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Canard flottant dans la tempête
11 octobre 2009

Derniers éclats de jour avant la plongée sous terre.

il fait froid... ce qu'il fait froid, ici... le terrier est là, juste devant, tout près, et je ne sais que prendre avant d'entrer. c'est comme si l'instant d'après je devais mourir, tout ce dont je me suis entourée au cours de mon existence semble soudain terriblement vain et inutile. les conseils se font précieux - et à chacun, je ressens ce peu de cette chaleur que diffuse l'extrême onction. je passe en revue dans mes souvenirs chaque élément qui pourrait m'être utile, comme on fouille une cave, en apparence je ne trouve rien. parfois dans un moment de relâche, soudain cela fait plop, et deux de ces idées qui dorment, deux paroles se rejoingnent. je me réjouis alors de ce sens nouveau qui émerge, qui en a mis du temps à pousser mais qui sort de terre juste à temps... fichtre, ce que c'est beau cette reverdie... fichtre, dire que c'est là que je vais, sous terre. loin d'eux qui viennent d'en sortir... la peur me saisit, me malaxe le coeur. je ris enfin de tous ces gens qui me trouvaient forte parce que je n'avais pas peur ! il aura fallu que je me trouve ici, devant ce gouffre pour me rendre compte que nous avions tous tort. la force crée la peur, au contraire, pour la faire disparaître il suffit de se détendre, lâcher prise, cesser la lutte contre l'inconcevable. ce qui me permet de survivre dans cet effroi est noir, si noir...

putain, j'ai peur. malgré mes tentatives multiples, je ne parviens pas à anesthésier mon entendement, je n'arrive pas à faire taire la voix, ni à quitter beckett, qui m'attend dans la cuisine, assis... crispée sur mes livres et mon éducation, je lutte stupidement contre moi-même, à la recherche d'un peu de silence pour ne pas me faire trop mal une fois tombée dans le terrier. si je me tais face à moi-même, j'évite la démence en quelque sorte. mais ça ne se tait pas, CA NE SE TAIT JAMAIS.

la fin de journée approche ; il faut que je me presse d'écrire, encore et encore, avant la fin du crépuscule ; ironie et merveille, le jour on ne voit rien et quand se couche le soleil, on découvre la possibilité d'une nuit et l'importance de la lumière. j'ai eu beau l'étudier, ma conscience ne s'était jamais saisie d'elle même - ouroboros !

il faut toujours que l'amour meure pour que l'on songe à le chanter. les bienheureux restent muets. il faut de l'agonie pour faire des chansons. il faut bien de la peur pour voir ce
qui est sous notre nez.

alice_in_wonderland1


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