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Canard flottant dans la tempête
24 octobre 2009

Camping... fin octobre ! et alors ?...

ça fait déjà un moment que ça me tarabuste... ça y est, c'est décidé, samedi prochain, je vais passer une nuit dans la campagne, toute seule. le lieu n'est pas encore défini mais j'ai une zone géographique bien en vue et donc je prends mes cliques et mes claques et je m'en vais avec quelques vivres mangeables, buvables et fumables, sans oublier mon sac de couchage passer une nuit au frais (et, je l'espère, au sec... ^^) dans les bois.

pourquoi, me direz-vous ? besoin de me ressourcer ou je ne sais quoi ? pas du tout. enfin... pas vraiment. dans le noir, dans le froid, le but est d'y placer mon corps, alors que mon esprit y demeure déjà à moitié. le placer dans un lieu de peur, de sang, d'instinct, face aux animaux, à l'obscurité, pour faire revivre matériellement les affres de l'ombre. dans le noir, nos craintes prennent une forme étonnamment concrète... nous serons d'ici là en gibbeuse ascendante donc ce ne sera pas l'obscurité totale mais la lumière argentée de la lune ne devrait pas perturber mon séjour, bien au contraire.  je nourris quelques espoirs de pouvoir parler plus clairement avec la dame du puits, celle qui m'est apparue il y a peu... elle pourrait me révéler mon nom, du moins je l'espère. cette nuit pourrait être celle de la conversion totale de mon être, comme un point de non retour qui étoufferait totalement la pensée.

de ce point de vue, j'ai constaté avant-hier que je commençais à cesser de penser. la machine marche toute seule, perturbée à peine par quelques commentaires, de plus en plus rares. je deviens peu à peu semblable à une coupe vide, un pur réceptacle de mes perceptions. il faut croire que j'ai enfin réussi à accepter mon inconscient et que je lui laisse les rênes. bon, évidemment, je n'ai pas totalement cessé de penser, je ne suis pas dans le coma mais c'est plutôt comme si tout avait cessé de faire l'objet d'une discussion ou d'une distraction. les contradictions s'amenuisent, je suis en permanence attentive et concentrée. le passé s'éteint dans un grand éclat de rire, je sens que c'est un chant du cygne et soudain je suis contente d'avoir collecté mes états d'âme ridicules depuis longtemps. - c'était joyeux, finalement...- ces écrits me seront précieux si tout cela aboutit comme je le crois à une sorte d'amnésie. par déduction, je pourrai reconstituer le chemin parcouru.

écrire devient un moyen de développer un discours, une pensée qui d'elle-même disparait. un moyen de mettre en route la machine de l'introspection - mais qu'y a-t-il encore à introspecter ? les choses deviennent plus claires. plus besoin de me définir, de me catégoriser à travers des types, des vêtements, je peux être au monde un caméléon, je m'en fous. tout ce que je veux savoir, c'est mon nom. et la capacité de nommer le monde. revenir à une efficacité du langage. à une parole signifiante. c'est tout au fond, la parole de la dame du puits que je dois aller chercher.

bon, il faut que je finisse cette nouvelle. si je ne la retouche pas maintenant, je ne serai peut-être plus capable d'en faire quelque chose de chouette et de précis. description du fil de la mémoire. de l'introspection... j'en ai encore des souvenirs précis, le cap n'est pas encore franchi.  à bientôt !

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